Le CIHEAM participe à la 122e session plénière du Conseil oléicole international à Cordoue
Córdoba, Espagne – 19–20 novembre 2025
La Présidente du CIHEAM, Frida Krifca, le Secrétaire général, Teodoro Miano, ainsi que le directeur du CIHEAM Zaragoza, Raul Compès, ont pris part cette semaine, en qualité d'observateurs, aux travaux de la 122e session plénière du Conseil oléicole international (COI), organisée à Córdoba. L’événement qui coincidait avec la Journée Mondiale de l'olivier, a réuni quarante-cinq pays membres et plusieurs organisations internationales observatrices, dans un contexte où le secteur oléicole connaît une forte reprise après deux années difficiles. Les délégations ont examiné l’avancée des grands chantiers engagés, parmi lesquels le développement d’un outil international de calcul du bilan carbone des oliveraies, le tableau de bord statistique interactif ou encore la consolidation des méthodes analytiques destinées à garantir l’authenticité des produits sur un marché mondial en plein essor.

Dans son intervention prononcée lors de la Journée mondiale de l’olivier, célébrée le lendemain, la Présidente du CIHEAM a tenu à rappeler la dimension profondément culturelle et symbolique de l’olivier au sein du bassin méditerranéen. « L’olivier est bien plus qu’un arbre : c’est un marqueur d’identité, un héritage vivant, un langage commun qui relie nos sociétés depuis des millénaires », a-t-elle affirmé, soulignant que cette culture « façonne les paysages, nourrit les économies rurales et incarne une idée de paix et de continuité dont nous avons plus que jamais besoin ». Elle a également insisté sur la centralité de l’huile d’olive dans la Diète méditerranéenne, inscrite par l’UNESCO au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Rappelant ses bénéfices établis pour la santé publique (prévention des maladies chroniques, équilibre nutritionnel, promotion de modes de vie sains etc.) elle a appelé à préserver ce modèle alimentaire comme un bien commun, vecteur d’identité autant que de durabilité.
Elle a ensuite détaillé les trois axes autour desquels s’organise l’engagement du CIHEAM en faveur du secteur oléicole. La formation constitue le socle de cette action, avec notamment un master spécialisé en oléiculture, technologie de l’huile et assurance qualité, considéré comme l’une des références internationales du domaine et porté de longue date par le CIHEAM Zaragoza en partenariat étroit avec l’Université de Cordoue. Puis vient la recherche, que les Instituts du CIHEAM mènent sur des thématiques cruciales telles que la gestion durable de l’eau, l’adaptation au changement climatique, la résilience variétale et la conservation des ressources génétiques. Enfin, la coopération constitue le troisième pilier : « Transformer la science en action » est, selon elle, l’ambition qui guide le travail du CIHEAM auprès des gouvernements, des producteurs et des organisations internationales, afin d’encourager une gouvernance fondée sur des données fiables, une meilleure valorisation des filières et une convergence des pratiques.

Le Secrétaire général du CIHEAM, Teodoro Miano ainsi que le directeur Raul Compès ont pour leur part réaffirmé la volonté de renforcer les synergies entre les initiatives du CIHEAM et les programmes du COI, en particulier dans les domaines où les défis climatiques et économiques deviennent déterminants pour la survie des exploitations : gestion de l’eau, durabilité des plantations, valorisation des produits et maintien des revenus des petits producteurs.
La Déclaration de Córdoba
Les célébrations de la Journée mondiale de l’olivier ont donné lieu à une réaffirmation collective de la Déclaration de Córdoba, texte fondateur qui reconnaît l’importance du secteur pour le développement durable, la biodiversité, l’économie rurale et la préservation du patrimoine méditerranéen.
La Déclaration reconnaît explicitement le rôle des oliveraies comme puits de carbone naturel , soulignant que leurs plus de 11 millions d'hectares absorbent jusqu'à 4,5 tonnes de CO₂ par hectare et par an, contribuant ainsi de manière essentielle à la lutte contre le changement climatique. Elle met également en avant les solides preuves scientifiques – plus de 1 000 études – qui établissent un lien entre la consommation régulière d'huile d'olive extra vierge et une réduction significative des maladies cardiovasculaires, métaboliques et neurodégénératives.

Le document préconise également de renforcer la collaboration avec les chefs, les écoles hôtelières et les restaurateurs afin de promouvoir la culture de l'huile d'olive, sa diversité variétale, ses profils organoleptiques et ses bienfaits nutritionnels, favorisant ainsi un consommateur plus informé et exigeant.
Le directeur exécutif du COI, Jaime Lillo, a salué la mobilisation des autorités locales et nationales, rappelant que l’Andalousie demeure l’un des berceaux mondiaux de l’oléiculture et le symbole de ce que peut produire un territoire lorsque tradition, innovation et engagement politique se conjuguent.
La participation du CIHEAM à cette session plénière témoigne d’une convergence profonde entre les deux organisations, qui partagent le même objectif : défendre un secteur stratégique pour des millions de familles rurales, promouvoir des modèles agricoles durables et consolider une identité méditerranéenne qui place la qualité, le savoir-faire et la coopération au cœur de son avenir.






